Depuis quarante ans, Maximilien Bruggmann arpente le Sahara pour y photographier les peintures et gravures rupestres qu’il traque inlassablement dans des abris et sur des rochers parfois difficiles d’accès. Cette quête le conduit à multiplier les missions en Algérie, Libye, Mauritanie, au Maroc, Mali, Niger et Tchad. De ce reportage au long cours naît le livre d’une vie. Intitulé Sahara Art rupestre, ce catalogue raisonné, dont la maquette est également signée par Maximilien Bruggmann qui est aussi graphiste, est édité par les Editions de l’Amateur à Paris. Il compte 592 pages et 660 illustrations en noir-blanc et couleurs, dont certaines présentent des sites et stations rupestres inédites à ce jour. Préfacé par le professeur Théodore Monod, ce livre d’art est accompagné d’un texte approfondi du professeur Henri-Jean Hugot, ethnologue et paléontologue, sur le contenu de l’art rupestre à la lumière de la préhistoire saharienne et sur le Sexe et le Désert. A l’occasion de la sortie de presse de cet ouvrage, et d’une séance de signature, Maximilien Bruggmann expose une quarantaine de photographies sous le titre générique Vision du Sahara. Ce carnet de route révèle des paysages, des peintures rupestres et quelques portraits recueillis lors des quatre derniers voyages du Saharien dans l’Aïr-Ténéré, au Tadrart et au Tassili n’Ajjer.
Photographe et graphiste, nourri par ces deux styles d’expression, Maximilien Bruggmann trouve enfin le temps de peindre, de créer ses propres images. Il expose une trentaine de peintures à l’acrylique, entraînent le spectateur dans un nouveau voyage : celui de ses émotions. Villes méditerranéennes architecturées par leur dédale de ruelles, leurs escaliers, leurs portes ou passages s’ouvrant sur la mer, compositions géométriques rythmées par les couleurs et les espaces laissés en blanc, transposition des souvenirs de voyageur à travers la représentation du dessin traditionnel ornant un tapis de selle targui … chaque peinture, qu’elle soit minutieusement exécutée au pinceau ou plus gestuelle car peinte à la spatule japonaise, est porteuse de sa propre histoire. Et au-delà de cette vivante, elle brille du même soleil africain qui réchauffe le cœur de Maximilien Bruggmann.
Armande Reymond