Les géographes ont remarqué que l'érosion, au Sahara, n'était pas soumise aux règles normales propres aux régions tempérées. En réalité, il faut tenir compte d'abord du sable. Avec une infinie patience, au gré du vent, il ronge les falaises et se nourrit de leurs débris. Il réduit en dentelle, avant de les détruire, les minéraux les plus tendres; mais les autres ne lui résistent qu'en apparence, car son allié, le vent, souffle pratiquement sans répit.
Cependant, il n'y a pas que le sable pour modifier le paysage. Dans une région où la différence de température, entre une heure de l'après-midi et une heure du matin, peut dépasser 50 degrés, les minéraux les plus solides sont soumis à rude épreuve et il n'est pas rare, la nuit, de s'imaginer sous un bombardement; ce sont les rochers qui, en refroidissant, éclatent avec fracas. C'est un effet de cette «destruction thermique» que nous voyons ici, à la descente du plateau de Tinterhert, non loin de Fort-Flatters, l'actuel Bordj Omar Driss (Algérie). - Algérie - 1966