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Des vaches de l'estancia Palitué (province de Neuquén), qui viennent de mettre au monde leurs petits, se trouvent rassemblées dans le corral. Les gauchos ne vont pas tarder à faire leur apparition afin de se livrer à un travail d'une extrême importance. Il s'agit de séparer les génisses de leurs mères, ce qui ne va pas sans quelques difficultés. Puis les vaches sont reconduites par les gauchos dans leurs pâturages respectifs où elles finiront par acquérir le poids nécessaire. Elles ont besoin, pour arriver à ce résultat, d'être parfaitement tranquilles, d'où la cruelle nécessité de leur enlever leur progéniture. Les pâturages sont choisis pour la qualité de leur herbe. Finalement, les vaches sont envoyées par camions aux abattoirs et la viande est conservée dans les frigorifiques de la capitale. Ces mesures se justifient par le fait que les Argentins ont une alimentation essentiellement carnée. Mais il faut aussi souligner que la production et la vente de la viande à l'étranger constituent l'une des principales activités économiques de la nation argentine. - 1973

La tâche du gaucho est à la fois ardue et dangereuse. Elle est le résultat d'une longue tradition qui remonte au début de la colonisation de la pampa. Elle implique de l'homme de l'adresse, de la patience, de l'endurance et une grande sureté de mouvements. Ces qualités essentielles sont mises à contribution plus particulièrement lors du tri des animaux à l'intérieur du corral. Le va-et-vient constant des bêtes n'est pas fait pour faciliter les déplacements du gaucho. A cela, il convient d'ajouter encore la poussière qui s'élève du sol du corral et qui forme de véritables nuages dans lesquels les hommes et les animaux semblent se perdre. Mais le gaucho et son cheval ne font qu'un, car ils sont habitués, depuis longtemps, à ce genre d'exercice. Cet accord existe aussi entre les différents gauchos qui travaillent dans une estancia. La tâche quotidienne implique, de la part des hommes, beaucoup de discipline. Ces conditions doivent être observées toutes les fois qu'il s'agit de grouper les bêtes, de les conduire au pâturage ou de procéder à leur tri. - 1973

Les grands fleuves qui traversent la Patagonie prennent naissance dans la cordillère des Andes. La pente est faible et les cours d'eau se prélassent avant de se jeter dans l'océan Atlantique. Leur débit augmente à la période des pluies, alors que la tempête fait rage sur les hauts sommets de la cordillère. Des inondations se produisent, qui mettent en péril les hommes, les animaux domestiques et les cultures. Les passages à gué sont nombreux. Ils sont empruntés par les habitants qui vivent des deux côtés de la voie fluviale. La photo montre une scène qui, pendant longtemps, a été caractéristique de l'existence menée dans la pampa mais qui, en raison du développement actuel de l'Argentine, devient de plus en plus rare. Il s'agit de la livraison d'un troupeau de quatre cents vaches Hereford, traversant le Río Alumine (province de Neuquén). Ces animaux se rendent en groupe dans l'estancia la plus proche. Leur transport se fait de plus en plus par camions, du moins là où des ponts permettent la traversée rapide des rivières et des fleuves de la Patagonie. - 1973

Le remate bat son plein au sein de l'estancia Villa Maria (province de Buenos Aires). L'événement a lieu à l'intérieur d'une enceinte de forme circulaire autour de laquelle se sont rassemblés tous les participants. Ces derniers n'ont pas hésité à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour se rendre au remate. La plupart d'entre eux ont emprunté un petit avion qui facilite leurs déplacements. Les grands domaines de la Patagonie et de la pampa sont pourvus d'un aérodrome. Les avions privés permettent des relations rapides entre les estancias. Ils rendent également possibles des liaisons directes entre les domaines les plus éloignés et la capitale de la nation. Durant le remate, les bêtes à cornes sont vendues aux enchères publiques. Les propriétaires font faire à leurs animaux plusieurs fois le tour de l'enceinte sous l'œil critique des participants. Le commissaire-priseur dirige la vente. Lui aussi est un grand connaisseur des animaux domestiques. Les taureaux sont vendus par pièce ou par paire. Dans d'autres cas, le propriétaire se débarrasse d'un lot entier de bêtes. Chaque remate est une fête qui s'accompagne d'un repas offert aux invités. - 1973

Fatigué de la longue randonnée, vous pouvez vous détendre confortablement, même si vous êtes un obstacle sur la route de Jujuy. - 1973

A l'estancia La Mimosa (province Entre Ríos), la nuit tombe peu à peu. Le moment est venu de rassembler les vaches adultes qui, quelques mois auparavant, ont été séparées de leur progéniture. Les propriétaires ont procédé à cette sélection afin d'assurer aux vaches une existence tranquille, dans des pâturages d'excellente qualité. La besogne est difficile ; y participent de nombreux gauchos. Des scènes identiques se répètent à l'intérieur de chacune des estancias de la pampa. Elles illustrent les étapes d'un cycle de tâches importantes desquelles dépend une grande partie de l'économie nationale. - 1973

Des centaines de bêtes à cornes ont été ramenées par les gauchos de leurs pâturages respectifs à l'estancia. Puis les animaux seront chargés sur des camions ; et ce sera l'heure le départ en direction de Liniers, à Buenos Aires. Dans ce lieu de regroupement, on remarque des vaches qui ont été engraissées dans la plupart des provinces de l'Argentine. Les troupeaux défilent en rangs serrés devant des spécialistes. On reconnaît des représentantes des races Hereford, Shorthorn, Aberdeen Angus, Holando et Cruza. On calcule que 15 000 à 18 000 bovidés sont vendus quotidiennement de cette manière. - 1973

Des gauchos «troperos» font traverser à un troupeau destiné à la vente le Rio Alumine (pré-Cordillère). - Province Neuquén. - 1973