Troupeau de moutons sur le Río Gallegos - Province de Santa Cruz - 1973

La Patagonie, connue aussi sous le nom de desierto verde (désert vert) est un immense pâturage à moutons. Ces animaux sont élevés pour leur laine. Les estancieros négligent complètement la production de la viande qui, pour cette raison déjà, est de mauvaise qualité et ne joue aucun rôle dans l'économie nationale. En revanche, le prix de la laine de mouton, sur le marché international, a souvent été élevé, car il dépend de la demande. Il y a environ 10 millions de moutons dans les contrées australes, dont 7 millions en Patagonie. La laine forme des ballots de 200 à 300 kilos. Elle est expédiée par bateau de Río Gallegos (province de Santa Cruz) à Buenos Aires, et d'Ushuaia (Terre de Feu) vers l'Europe. Au cours de ces dernières années, la laine s'est vue concurrencée par l'apparition des fibres synthétiques d'un usage de plus en plus généralisé. La photographie a été prise entre Río Gallegos et Río Turbio (province de Santa Cruz) sur la piste allant vers la cordillère. - 1973

La tonte des moutons a lieu pendant les mois de décembre et de janvier, soit au cœur de l'été austral. La besogne s'effectue dans un galpón, édifice réservé à cet usage que l'on aperçoit dans toutes les estancias. Les moutons sont conduits au galpón par les ovejeros montés à cheval. Chaque esquilador (tondeur) tond environ 200 moutons par jour. Il utilise une tondeuse électrique mise en mouvement par un moteur qui, en même temps, fournit la lumière à la propriété. Deux fois par année, les esquiladores coupent la laine autour des yeux des moutons. Les animaux ne verraient pas clair à cause de l'épaisseur de leur toison. - 1973

Un commerce assez intense s'est établi, au cours de ces dernières années, entre Ushuaia et différents ports de la planète. Dans les magasins de la ville on peut acquérir à des prix sans concurrence des alcools, des vêtements en fibres synthétiques, des appareils électriques et de photos. Les principaux clients sont des marins de passage. Ce commerce permet à de nombreux habitants de gagner leur vie. Sur les quais, l’agitation est grande et ne cesse à aucun moment du jour et de la nuit. D'énormes ballots de laine attendent d'être embarqués. Sur chacun d'eux figure le nom de l'estancia d'où ils proviennent. Des hommes établissent un va-et-vient constant entre les navires et les marchandises accumulées dans le port. Un bateau venu d'Italie a jeté l'ancre dans la baie d'Ushuaia. On va procéder sans tarder à l'embarquement d'environ six mille moutons. La tâche n'est pas facile, car les animaux s'éparpillent sur toute la grève. Chacun d'eux vaut près de quatre-vingts francs suisses. De l'autre côté du canal de Beagle, sur la rive sud de ce dernier, on distingue la masse imposante de l'île Navarino, qui est une possession chilienne. - 1973

En Patagonie, il y a d'énormes troupeaux de moutons. Ce n'est pas la viande mais la laine qui est le but principal de l'élevage des moutons. Un mouton donne quatre à cinq kilos de laine. Après la tonte, il est pressé en balles d'environ 200 kilogrammes et enveloppé dans du tissu. Dans le port de Río Grande, ces balles sont expédiées en Europe. - 1973

En Patagonie et en Terre de Feu, les moutons constituent la ressource principale des gauchos, rebaptisés «ovejeros» pour l'occasion. Dispersés sur des milliers d'hectares de caillasse pauvre en herbe, les moutons obligent les gauchos à des randonnées de plusieurs jours, ponctuées de signaux de fumée, permettant aux hommes de conserver le même cap, à quelques collines d'intervalle. Aidés de leurs chiens, les «ovejeros» ne rassemblent les milliers de moutons que pour trois occasions : le bain, la tonte ou la boucherie. - Près de l'Estancia Los Luises, Province de Santa Cruz - 1973

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